Le tango est un genre musical et une danse argentine et uruguayenne, et plus précisément du Rio de la Plata né d’un mélange de nombreuses formes musicales européennes, de la musique latino-américaine (comme l’habanera) et d’une rythmique africaine (milonga, Candombe, murga).
Il est impossible de proposer une date exacte de naissance du tango, mais il est généralement admis que le tango vient de la banlieue de la ville de Buenos Aires et ses environs (Gran Buenos Aires) dans la fin du XIXe siècle
Le tango comme genre musical englobe trois formes musicales rioplatense sur lesquelles se dansent traditionnellement les pas du tango : tangos, milongas et valses. Ainsi, la majorité des orchestres et compositeurs cités dans cet article comme des grandes figures du « tango » sont également des compositeurs et interprètes de milongas et de valses.
Un orchestre de tango typique (les Sexteto tipico) est composé d’un piano, d’une contrebasse, de deux violons et de deux bandonéons. Selon l’orientation musicale, d’autres variations dans le choix des instruments sont possibles, celui-ci s’étendant d’une instrumentation minimale (avec Bandonéon solo) jusqu’à l’âge d’or du Tango (aux alentours de 1940) et ses habituels orchestres géants de 30 musiciens. Le bandonéon reste néanmoins l’instrument typique du tango. Le bandonéon est introduit aux alentours de 1880 par les immigrants et sa sonorité d’instrument à vent fait qu’il a remplacé les parties jouées initialement par la flûte. Le bandonéon dans les parties aiguës sonne comme un violon, ce qui rend le jeu en commun plus aisé. Sa taille relativement modeste permet à l’instrumentiste de le frapper sur un genou, provoquant une augmentation de la pression dans le soufflet aussi brève que marquée, dont l’effet sonore est une pulsation caractéristique.
La technique musicale et l’usage de la sonorité dans l’instrumentation n’étaient pas fixés et purent être développés jusqu’à la virtuosité dans la première moitié du XXe. Le piano fut introduit par Roberto Firpo dans l’orchestre de tango, tandis que la contrebasse devint partie intégrante de l’orchestre de tango grâce à Francisco Canaro. À côté des interprétations purement instrumentales, il existe aussi le tango-cancion où un chanteur ou une chanteuse est accompagné(e) par les instruments. Le chanteur de tango le plus connu est Carlos Gardel.
Avec en particulier Astor Piazzolla, à partir des années 1960, certains compositeurs ont écrit des tangos aux rythmes complexes et changeants, difficiles à danser, plus adaptés à une exécution en concert que pour la milonga. Ainsi, le tango est devenu un genre musical qui ne se rattache plus forcément aux milongas.
Dans les années 2010, certains groupes intègrent la musique électronique dans le tango, ce qui donne une couleur différente à la musique (voir electrotango).
Le tango est aussi une danse de bal qui se danse à deux. C’est une danse d’improvisation, au sens où les pas ne sont pas prévus à l’avance pour être répétés séquentiellement, mais où les deux partenaires marchent ensemble vers une direction impromptue à chaque instant. Un partenaire (traditionnellement l’homme) guide l’autre, qui suit en laissant aller naturellement son poids dans la marche, sans chercher à deviner les pas.
Au début du XXe siècle, de nombreux jeunes hommes de bonne famille aimant à s’encanailler et à séduire facilement, vont découvrir le tango. Il leur est cependant impossible de le danser avec les jeunes filles de leur milieu, car immoral aux yeux de leur classe. C’est donc à Paris, lors de leurs voyages initiatiques de jeunes bourgeois, qu’ils initieront la société parisienne, cosmopolite et à l’affût de toutes les nouveautés pour s’égayer, à cette danse des bouges et des tripots. Très vite, le tango va être adopté par la capitale française. Choyé, il acquerra ainsi ses lettres de « bourgeoisie ». C’est grâce à cette aura européenne que le tango se diffusera dans la bonne société argentine et uruguayenne, en retournant ainsi sur ses terres natales.
Avec Carlos Gardel, chanteur et compositeur argentin de tango, né à Toulouse, en France, le 11 décembre 1890, émigré avec sa mère en Argentine, à Buenos Aires et mort le 24 juin 1935 dans un accident d’avion près de Medellin en Colombie, le tango devient chanté et de ce fait, il évolue en manifestation artistique à part entière. Bien que sa musique soit dans l’ensemble assez peu dansable, selon l’avis de danseurs peu avertis, et peu utilisée dans les milongas pour des raisons injustifiées, il est de loin le chanteur de tango le plus célèbre.
Après la crise de 1929, le tango originel se démode assez fortement en Europe, et est transformé pour s’intégrer aux danses de salon, aux danses musettes et en tant que danse standard aux danses de compétition. Le tango retourne alors principalement sur le Rio de la Plata.
Du début du siècle aux années 1930, la danse évolue et des pas plus complexes apparaissent, pendant que le tempo du tango se ralentit fortement : Des années 1910 où le rythme du tango, rapide, est encore confondu avec celui de la milonga, dans les années 1930, le tempo devient – globalement – le plus lent de toute son histoire. Le tango dansé se pratique alors sur des tangos, des milongas, et des valses. Cette période de l’histoire du tango se nomme la Vieille Garde (Guardia Vieja).
De 1940 à 1955 : L’âge d’or, on recense à la fin des années 1940, près de 600 orchestres de tango tournant à plein régime à travers l’Argentine, avec une concentration d’activité sur le grand Buenos Aires. Parmi les chefs d’orchestres les plus populaires de l’âge d’or, Anibal Troilo et Osvaldo Pugliese sont unanimement appréciés par les danseurs.
De 1955 aux années 1980 on constate un lent déclin du tango dont les causes principales sont d’une part l’influence de nouvelles musiques sur la jeunesse argentine, notamment le rock ‘n’ roll, les Beatles…et le début en 1955 en Argentine de trois décennies de violences et d’instabilités politiques. Coups d’états militaires, puis sanglante Opération condor contre les militants de gauche, etc. Le tango en Argentine et dans le monde se démode progressivement. Il va sauter une génération…
Juste après la fin de la dictature en Argentine, le spectacle Tango Argentino est présenté en 1983 dans le cadre du Festival d’automne à Paris au théâtre du Châtelet. Une tournée européenne s’ensuit. Avec ce spectacle, de nombreux Européens, notamment des danseurs contemporains, se rendent compte que le tango est autre chose qu’une simple danse musette. Renouant avec le Rio de la Plata, en voyageant à Buenos Aires ou en invitant des danseurs argentins, ils commencent à apprendre cette danse d’improvisation et à l’enseigner, avec un succès progressif. Cela va stimuler progressivement le tango à Buenos Aires, et le faire renaître de ses cendres. Si, au début des années 1990 rares sont les jeunes dans les milongas de Buenos Aires à le pratiquer, dix ans plus tard c’est l’explosion. Cette série de spectacles Tango Argentino a joué le rôle de défibrillateur du tango.
Fondés sur le partage d’une danse improvisée, autorisant l’échange des partenaires, les premiers bals tango apparaissent en France.
Vers la fin des années 1990, le tango (alors dit argentin par opposition au tango musette ou de salon), bien qu’il se développe progressivement en Europe, y est encore une danse underground. Avec les séjours permanents ou successifs de Maestros argentins (Pablo Veron et Teresa Cunha à Paris, Tété en Hollande, etc.), le tango se démocratise : partout dans le monde, les milongas et lieux de tango se multiplient. Par exemple, à Paris, entre 1998 et 2001, la fréquence des milongas a quadruplé, passant de quatre soirs par semaine en moyenne, à deux ou trois lieux différents pour danser chaque soir…
Le métier de professeur de tango argentin, qui était peu répandu à Buenos Aires avant cette résurgence, se développe alors. Pour bon nombre d’Argentins, la danse tango devient une opportunité de réaliser le voyage en Europe, et de vivre de l’enseignement de la danse.
Roland Ezquerra
Artiste
Je suis né en 1958 à Tarbes, et aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été attiré par les disciplines artistiques.
La première à m’avoir marquée fut la musique qu’écoutaient mes parents ou ma grande sœur, Edith Piaf côtoyait Elvis Presley, les Beatles suivaient Ferrat et Louis Armstrong succédait à Brel.
J’eus la chance très tôt de découvrir la littérature grâce à une librairie du quartier Sainte Anne qui faisait office de bibliothèque de prêt où les membres de ma famille s’approvisionnaient en lecture régulièrement. J’étais aussi très intéressé par le dessin que j’aimais pratiquer.
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