Description
Arlequin, Arlecchino est un valet comique de la comédia dell’arte, au costume coloré et rapiécé, rusé, raffiné il exécute les acrobaties les plus audacieuses.Souvent c’est à lui que revient le mérite de démêler l’écheveau dans lequel se sont empêtrés les jeunes amants , les « Amorosi », laissant Pantalone sans aller tout penaud .
J’ai créé cette image de Venise en pensant à ce personnage. En mélangeant les images de certains sestières de Venise, caractéristique d’une ville qui n’est pas celle des touristes mais celle des vénitiens. J’ai voulu imiter la tenue d’Arlequin composée de pièces de tissus multicolores représentant ses multiples facettes ainsi que sa pauvreté. Le linge suspendu si constitutif du paysage urbain italien est là pour rappeler le costume du personnage. Enfin en incorporant un coté sombre qui ne doit rien à Arlequin en associant dans cette création le quartier de Cannarregio, plus particulièrement le Ghetto, à celui de Castello.
Castello est le sestiere vénitien le plus étendu. Une grande partie de sa superficie est occupée par l’Arsenal et ses bassins, l’hôpital civil et les parcs des îles de San Pietro et de Sant’Elena.Ici, le linge sèche au-dessus de la rue, habitude très italienne d’étendre le linge aux fenêtres plutôt que chez soi, une habitude due en partie au manque de place en intérieur. Les vêtements qui flottent au vent sont comme des drapeaux de navires qui promettent un merveilleux voyage. L’été, au soleil, la rue devient bariolée et vivante, c’est un enchantement pour le visiteur… et la vie quotidienne pour ces familles. Je n’ai malheureusement jamais vu le costume d’Arlequin.
le terme «ghetto» apparaît quant à lui avec la République de Venise en 1516, après que le conseil des Dix a décidé de regrouper les membres de la communauté juive à Cannaregio. Le nom Ghetto est une déformation du vénitien getto ou gheto qui signifie « fonderie pour bombardes », destination initiale du lieu, et est dérivé de l’ancien italien ghet(t)are, « jeter » , faisant référence aux déchets de la fonderie qu’on jetait. Il a été successivement agrandi, ajoutant à la petite île appelée Ghetto Nuova des origines (1516, appelée plus communément Ghetto Nuovo) le Ghetto Vecchio en 1541 puis, en 1633, le Ghetto Nuovissimo. C’est dans ce quartier que l’on rencontre des immeubles parmi les plus élevés de la ville. En effet, du fait de l’impossibilité de construire de nouvelles habitations au sein de ces quartiers limités et clos, les habitations se sont développées verticalement.
Je vous invite à visiter ce quartier et à voir l’émouvant monument rappelant la déportation des Juifs de Venise.Dans le Campo di Ghetto Novo, contre un mur de briques, sept plaques de bronze ont été scellées en 1980. C’est le Monument de la Shoah, offert à sa ville d’adoption par Arbit Blatas artiste d’origine lituanienne.
Les sculptures semblent pétries dans une glaise épaisse dont les corps tenteraient de se détacher pour sortir de la nuit. Selon la Bible, Dieu façonna le premier homme avec la terre. C’est le sculpteur qui ici tente d’arracher les hommes à la boue pour les remettre debout.
On ressent devant le premier panneau, « la déportation », le poids et l’angoisse de ces hommes et de ces femmes qui se soutiennent tandis que deux enfants font face aux soldats, sans comprendre…
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