Description
Le carnaval de Venise !
C’est à partir du XVIIe siècle, à l’époque baroque, que le mythe du carnaval de Venise s’est répandu dans toute l’Europe, et c’est l’image du XVIIIe siècle qui nous est la plus familière grâce aux tableaux de Canaletto, Francesco Guardi, Giandomenico Tiepolo et surtout Pietro Longhi. Longtemps célébré entre l’Épiphanie et le Carême, il s’étend à cette époque pendant plusieurs mois de l’année, en hiver, en mai-juin et à l’automne (jusqu’à six mois dans l’année), sa démesure tentant à cette époque de masquer l’angoisse du déclin commercial et politique de Venise.
Le carnaval maintenant accablé par un tourisme écrasant, n’est qu’une copie degradée de fastes enfuis. Philippe Sollers écrivit dans son » Dictionnaire amoureux de Venise » : « Rien de plus faux, parodique et grimaçant que le carnaval moderne. C’est un truc d’écran pour couturiers et sponsors divers. Du bruit, de la laideur, de l’outrance, des masques empilés sur des masques, des contorsions pour la caméra. J’aime Venise, pas sa caricature… »
Caricature certes mais qui témoigne pour la très longue et passionnante histoire d’un phénomène artistique, social et en définitive politique qui , lorsqu’on lui rend sa profondeur historique, découvre sa grande complexité. On mesure combien réductrice est l’image d’un temps de simple transgression au service des plaisirs les plus dévergondés derrière le confort de masques complices.
A une époque, la notre, qui a vu les controverses que l’on sait sur le port de la burqa, dissimulant complètement le visage et le corps des femmes qui le portent, s’accentue l’intérêt pour ces masques qui cachent les identités personnelles – mais à quel point, et au service de quelles relations sociales ?
je vous invite à lire:
« Histoire du carnaval de Venise: XIe-XXIe siècle »
de Gilles Bertrand
et bien entendu … « Histoire de ma vie » de Casanova
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