Amorgos en noir et blanc
L’aurore s’allume
L’aurore s’allume ; L’ombre épaisse fuit ; Le rêve et la brume Vont où va la nuit ; Paupières et roses S’ouvrent demi-closes ; Du réveil des choses On entend le bruit.
Vertical
La lumière brulante de la chaux, prière blanche dans la chute sombre de l’à-pic, dénude, épure, présage l’énergie jaillissante de l’esprit.
Emmêlements de nuages
Sous les emmêlements de nuages sous le vent sauvage Sous les moulins aptères La caresse d’une aile sainte
le chat et le soleil
Le chat ouvrit les yeux le soleil y entra le chat ferma les yeux le soleil y resta
Mer matinale
Ah, m’arrêter ici. À mon tour contempler un peu la nature. D’une mer matinale et d’un ciel sans nuage les bleus étincelants, et le sable jaune ; le tout sous une belle et vaste lumière. Oui, m’arrêter ici. Et me figurer que je vois cela (je l’ai vu, en vérité, à l’instant où je me suis arrêté) ; et non ici encore mes fantasmes, mes souvenirs, ces spectres de la volupté. Constantin Cavafis
Verticales sur l’horizon
“ accueillir ce qui falaise en nous les fissures le fragile et cet élan vers le ciel ” Mélanie Leblanc
Άγιος Βασίλειος
« Il n’y a qu’un printemps parmi les saisons, un soleil parmi les astres, un ciel qui embrasse toute chose, une seule voix qui l’emporte sur tout: la tienne! » Lettre de Saint Grégoire à Saint Basile de Césarée
Un escalier au parfum léger
Un escalier au parfum léger comme un sortilège dont chaque marche est un pas vers le ciel.
La fille du soleil
Είμαι του ήλιου η θυγατέρα η πιο απ’ όλες χαϊδευτή. Χρόνια η αγάπη του πατέρα Σ’ αυτόν τον κόσμο με κρατεί.
des archipels de nuages
il ne m’arriva pas une seule fois, devant ces magies liquides ou aériennes, de me plaindre de l’absence de l’homme.
Mon âme souffle
Un jour nouveau tremble dans l’air distillant lumière et eaux. Il a pris dans les filets une nuit de hasard au milieu de nulle part. Michalis Ganas
L’Escalier descendu
L’escalier descendu, qu’allons-nous dire aux ombres qui viendront nous accueillir, vagues amis, à ces voisins austères, qui souriront, les lèvres sans matières ? Costas Karyotakis
L’Agave
L’Agave Je ne suis ni utile, ni beau, Je n’ai ni riantes couleurs, ni parfum ; Mes racines rongent le ciment, Et mes feuilles, ourlées d’épines, Me défendent comme à la pointe de l’épée. Je suis muet, je n’ai qu’un langage de plante, Pour toi difficile de comprendre, homme. C’est un langage désuet, Exotique, car je viens de très loin, D’un pays cruel, Plein de vent, de volcans, de venins. J’ai attendu des années avant que d’exprimer Cette fleur tellement haute et si désespérée, Raidie, laide, ligneuse, mais tendue vers le ciel. C’est ma façon, la nôtre, de crier Que je mourrai demain. Comprends-tu ? Primo Levi
Lumière de l’Egée
Notre île nous l’avons bâtie sous l’arrogance des vents. Nous l’avons rocher par rocher dérobée au tumulte
Lumière de la vie
Terre de pierres sèches qui ont consumé leur couleur et des îles assoupies chapelles blanches sur le dos.
la blancheur neigeuse de la chaux sur les murs
Sur cette île , éphémère amarrage, face à la blancheur neigeuse de la chaux sur les murs les yeux se lavent, et s’ouvrent sur un espace infini Les pensées les plus fluides, les plus aériennes disent la plénitude du bonheur de voir.
la lumière nous unit
« Naisse donc entre nous que la lumière unit De grâce et de silence un échange infini (Paul Valéry)
Dans le silence des pierres
Dans le silence des pierres, Au creux de la montagne à jamais assoiffée, un rêve de vérité Un rêve de lumière L’éternelle vibration de la chaux, Légère comme un charme, Garde l’Esprit à nos cotés.
dans un sol tout de pierre,
Sur des monts décharnés, dans un sol tout de pierre, Incessamment brûlé par les flots de lumière Que lui verse un soleil de feu, Vous avez vu souvent une robuste plante Dardant de tous côtés la pointe menaçante De ses grandes feuilles vert-bleu. » P. De Monforand
Mes œuvres sur Amorgos en noir et blanc vous plaisent?