Londres
Tout jeune je connaissais la ville de Londres sans avoir jamais traversé la Manche, plus précisément celle de la fin du XIX siècle et du début du XX eme.
Un savoir limité à la topographie holmesienne découverte dans l’œuvre de Conan Doyle
221B Backer street , Saint bartholomew’s Hospital où Watson et Holmes font connaissance, 24 Montague street, just round the corner fom the British Museum premier appartement londonien du jeune Sherlock, le Cafe Royal, 68 Regent Stree, le restaurant Criterion, 224 Piccadilly, qui s’honore d’une plaque signalant qu’ici Watson apprend en 1881 l’existence de Holmes, le pub Ye Old Cheschire Cheese, 145 Fleet Street, où s’arrêtent le détective et d’autres personnalités, le restaurant Simpson’s, 100 Strand, très apprécié de Holmes et Watson.
Au fil de leur inspiration, les romanciers dessinent une topographie de la ville et montrent les différentes facettes d’une cité fascinante et complexe.
J’ai découvert Soho “la place du crime” avec Joseph Conrad dans “l’agent secret et Timothy Mo dans “Au pays du soleil couchant”, un roman où il ouvre des portes interdites, celles des salles de jeux clandestines et des bars ténébreux qui sont devenus le royaume des trafiquants de drogue.
Ne trainons pas à Soho…Suivons Peter Ackroyd entre la City et Clerkenwell avec l’auteur de La maison du docteur Dee, un roman initiatique qui ressuscite, sur Farringdon Lane, la demeure du plus célèbre alchimiste du XVIe siècle – John Dee.
Nous pourrions aller aussi à Hampstead, quartier intello où vécut Katherine Mansfield, c’est là que vient enquêter le héros fétiche de John le Carré, George Smiley, pour faire la lumière sur l’assassinat d’un vieux réfugié estonien, dans « Les gens de Smiley ».
L’étape suivante ?
L’écheveau cosmopolite de Bromley avec Hanif Kureishi et son classique de la mixité ethnique et culturelle, « Le bouddha de banlieue ». Mais le sud de Londres a inspiré bien d’autres écrivains. Anthony Burgess, dans Mort à Deptford, remet en piste Christopher Marlowe, assassiné en 1593 dans les parages.
D’un romancier à l’autre on découvre le puzzle d’une ville babélienne où se télescopent musiques, odeurs, histoires, langues, accents, religions, cultures et visages venus d’ailleurs, pour se fondre dans le même creuset – celui d’une « citadelle de tous les possibles » comme dit Salman Rushdie.
Un conseil de lecture?
Promenez vous sur les rives de la Tamise avec William Boyd dans “Orages d’acier”
Le Londonien Adam Kindred vient de découvrir un cadavre dans sa chambre d’hôtel. Craignant d’être accusé de ce meurtre par la police, il se met à paniquer et décide de changer d’identité, avant de rejoindre les marginaux qui galèrent sur les rives de la Tamise… « Toute chose commence par le fleuve et nous y finirons sans doute », écrit William Boyd, dont le héros désemparé va nous entraîner dans un périple hallucinant qui commence sous le pont de Chelsea – « une chaîne d’ampoules étincelantes » -, passe par la centrale électrique de Battersea, le London Bridge, Southwark, puis par ce supermarché où, déguisé en SDF, Adam fera la manche, un écriteau de carton contre les genoux. A ses trousses, on visite ensuite le Londres des quais et des entrepôts, entre péniches et grues rouillées, jusqu’à la voie aérienne du Docklands Light Railway.
Je ne peux terminer sans vous inviter à écouter un peu de musique avec une petit liste de chansons sur Londres.
London Calling, The Clash.
Roland Ezquerra
Artiste
Je suis né en 1958 à Tarbes, et aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été attiré par les disciplines artistiques.
La première à m’avoir marquée fut la musique qu’écoutaient mes parents ou ma grande sœur, Edith Piaf côtoyait Elvis Presley, les Beatles suivaient Ferrat et Louis Armstrong succédait à Brel.
J’eus la chance très tôt de découvrir la littérature grâce à une librairie du quartier Sainte Anne qui faisait office de bibliothèque de prêt où les membres de ma famille s’approvisionnaient en lecture régulièrement. J’étais aussi très intéressé par le dessin que j’aimais pratiquer.
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