J’ouvre ici une nouvelle galerie qui regroupera mes créations de peinture numérique ou peinture digitale.

Avant de vous présenter mon travail je vais revenir brièvement sur l’histoire de l’art numérique.

Brève histoire de l’art numérique

Cette discipline créative est née aux États-Unis dans les années 50. Elle utilise des éléments digitaux à la fois dans son processus de création et d’exhibition. Aujourd’hui, ce mouvement caractérise plusieurs formes d’art contemporain : les modèles 3D, le pixel- art, l’art vidéo, la sculpture digitale ou encore les dernières tendances phénoménales que sont les NFT et la création assistée par IA.

Qu’est-ce que l’art numérique ?

L’art numérique fait beaucoup parler de lui notamment parce-que pour beaucoup il représente le seul mouvement artistique, avec le Street Art ayant réellement innové dans le monde de l’ art après le milieu du 20ème siècle. Sa popularité est le reflet d’une numérisation importante et rapide de la société. Il devient même un facteur primordial pour l’avancée de certaines techniques artistiques où les dispositifs numériques sont indispensables tels que le cinéma et la photographie.

L’art numérique a été pendant très longtemps critiqué, et parfois même rejeté par les artistes les plus puristes qui le voyaient comme une simple nouvelle technique plutôt qu’une manifestation artistique.

Une rencontre entre l’art et la science

Benjamin Francis Laposky

Le mathématicien américain Benjamin Francis Laposky, est considéré comme le pionnier de l’art numérique. Il réalise en 1950 les premières images graphiques générées par ordinateur. Pendant plusieurs années, ses œuvres abstraites représentent les créations les plus avancées de ce qu’on connaît aujourd’hui comme l’art digital.

Sa série intitulée « Oscillations » est le résultat d’une rencontre entre sciences des mathématiques et art. Dans « Oscillation #4 », l’artiste aurait lancé des poutres à travers la face frontale fluorescente d’un oscillographe cathode, instrument qui mesure et trace les variations du courant électrique. 

15 ans après l’invention de Laposky, Jasia Reichardt organise à l’Institut des Arts Contemporains de Londres d’août à octobre 1968. C’est la première exposition consacrée à l’art numérique «Cybernetic Serendipity». C’était la première fois qu’on essayait de montrer tous les aspects de l’art numérique.

Robots, musiques, poésies, sculptures et mêmes des œuvres se basant sur le hasard étaient tous au rendez-vous. L’idée principale de l’exposition était de montrer le rôle de la cybernétique dans les techniques artistiques contemporaines.

Un art propre aux avancées technologiques.

Aujourd’hui, grâce au progrès technologique, on associe bien plus de formes d’art au mouvement. En partant du modèle 3D à l’art vectoriel, les techniques sont aussi diverses que variées.


La photographie

Elle est considérée comme une des premières innovations de l’art digital. Les montages, la manipulation des couleurs, qui se réalisent numériquement sont des exemples d’art digital.

L’art interactif

Il se définit comme un courant artistique où la création d’une relation entre l’œuvre et le public est indispensable. La présence du spectateur est donc nécessaire pour l’aboutissement de l’œuvre. Un exemple concret de cette discipline sont les parcours immersifs proposés par les Ateliers des Lumières. 

l’animation

Elle se distingue par la création d’images en mouvement par le biais de différentes techniques. L’un des pionniers de l’animation définit ce courant comme « l’art de se servir des interstices invisibles entre les images » (Norman McLaren).

Le Net Art

Il réunit toutes les créations artistiques générées sur internet. On considère une œuvre Net Art si et seulement si elle est destinée à être distribuée sur le web. L’usage de l’hypertexte (« fonction permettant d’établir des liaisons directes entre éléments de documents différents ») est très courant chez les artistes.

La peinture numérique

Elle est une forme d’ art numérique apparue dans les années 1990 dans laquelle les techniques traditionnelles de la peinture, telles que l’aquarelle, la peinture à l’huile, la peinture à l’encaustique, le pastel etc sont appliquées à l’aide d’outils numériques grâce à un ordinateur, une tablette graphique, un stylet et un logiciel.

La peinture numérique diffère des autres formes d’art numérique, en particulier l’art généré par ordinateur (et encore plus de la création générée par intelligence artificielle) parce qu’elle n’implique pas que l’ordinateur s’appuie sur un modèle. L’artiste emploie des techniques de peinture pour créer la peinture numérique directement sur l’ordinateur. Comme en peinture traditionnelle, il existe divers mouvements de peinture numérique parmi lesquels on retrouve notamment le Pixel art et le Pop art (David Hockney par exemple).

Comme en peinture traditionnelle,  on se sert d’un «pinceau» (stylet), d’une toile (écran ou tablette graphique) comme en peinture traditionnelle, il faut d’abord savoir dessiner, faire des croquis, réfléchir à la composition de sa toile, à ses couleurs.

En peinture numérique, il n’y a pas d’image sans le geste de peindre effectué par la main. Et comme dans les techniques de peinture traditionnelle occidentale, permet le repentir .

On retrouve des gommes à effacer, des crayons, des brosses, des peignes et une variété d’outils originaux permettant de réaliser des peintures. La tablette graphique permet à l’artiste de travailler avec les mouvements précis de la main et de transmettre selon les modèles, pression, inclinaison, vitesse etc…

Pourquoi j’ai eu l’envie de me lancer dans la peinture digitale?

La question de la créativité est un sujet complexe qui échappe en grande partie à l’analyse et à la conscience de l’artiste.

Le processus créatif est traditionnellement décrit comme une succession de phases.

la préparation (recherche de connaissances),

l’exploration de différentes pistes (pensée divergente-exploratoire),

l’incubation (période où l’individu est amené à combiner et synthétiser les différents éléments engendrant un insight),

et enfin la vérification d’une réponse par rapport à la problématique initiale.

Dans ce processus de création, deux types de pensée se succèdent: d’une part, la pensée divergente-exploratoire, qui est la capacité à produire de nombreuses idées à partir d’un stimulus; et, d’autre part, la pensée convergente-intégrative, qui est la capacité à associer, combiner et synthétiser différents éléments au sein d’une œuvre. Ces deux types de pensée sont nécessaires pour la pleine expression du potentiel créatif.

Bien.

Mais une fois qu’on a dit ça on n’a rien dit de ce qui a donné l’impulsion, qu’elle a été ma motivation?

La réponse est assez simple: L’ennui et le besoin de renouvellement. Après une longue période de photographie en noir et blanc et de créations à base de photographies j’avais envie d’autre chose. Vient ensuite la recherche et la réflexion. Comme je le dit dans ma biographie :

« La peinture m’a constamment intrigué, intéressé et je dirais même passionné: la théâtralité du Caravage, la douceur des visages de Giovanni Bellini, le mysticisme du Gréco, l’inventivité de Picasso, l’équilibre entre figuration et abstraction chez Nicolas de Stael, l’écriture éclatée de Basquiat et sans oublier l’intensité dramatique d’un Anselm Kieffer… toutes ces figures et bien d’autres de l’expression picturale m’ont formé. »

C’est cette passion pour la peinture et une réflexion sur sa place dans le monde contemporain qui m’ont entraîné vers la peinture numérique.

Aujourd’hui téléphones portables, ordinateurs, réalité virtuelle… : le numérique a envahi nos vies. Mais que peuvent la peinture et le dessin face aux nouvelles technologies ? Quel est leur rapport au réel face au flux des images contemporaines ? Comment les artistes réinventent-ils leur pratique ?

La peinture est un regard porté sur l ‘Humain.

Par la force des choses, le peintre qui scrute son époque fait évoluer ses sujets, tels des révélateurs de l’évolution du monde. Ce n’est pas un hasard si on retrouve aujourd’hui dans la peinture pléthore d’écrans, de smartphones, d’ordinateurs, de batteries ou de chargeurs divers. Reflets d’une société hyper connectée dans laquelle, incroyablement, l’humanité reste isolée. C’est cette ambiguïté que captent certains peintres aujourd’hui. Ils créent ainsi des œuvres fortes où la modernité des sujets s’incarne dans une pratique qui se veut intemporelle.

Dés l’âge des cavernes, apparaissent la peinture et le dessin. Des hommes inventent des images avec peu de choses: une main et de la terre colorée. Face à eux, il y a le réel. Un réel qui évolue avec la modernité. Avec les nouvelles technologie, les découvertes de nouvelles techniques, peinture murale, poterie à figure noire ou rouge, peinture à l’encaustique, à l’œuf, à l’huile etc jusqu’à nos jours avec le numérique et le flux des imageries contemporaines. Autant de révolutions qui ont bouleversé notre perception du monde et de l’art.Les artistes ont continué à faire vivre leur art en le faisant évoluer pour répondre aux défis de la modernité. Contre la course du temps, que peut la force intemporelle de leur art ? Quel devenir pour la main et la création, à l’heure de la reproduction et de l’envahissement des machines ?

Le choix de la technique

J’aurais pu choisir l’alliance de mon travail de photographe et la peinture. La peinture avec et d’après photos. Ce n’est pas nouveau. Et c’est même devenu dans l’art contemporain un réel filon. Parfois trop. Trop facile, trop désincarné, trop mécanique, trop froid, trop littéral souvent ce rapport à la photographie. Et la peinture se perd. Dans sa matérialité, charnelle. Dans sa force subversive. Elle ne travaille plus assez contre les apparences du réel. Alors oui, il y a un réel filon dans l’art contemporain parce que ça se vend bien, Une peinture «photographique » ça rassure peut-être. Mais souvent, ça ne suffit pas à faire œuvre.

J’ai préféré choisir la peinture digitale. En phase avec mon époque numérique, mais en me situant dans une continuité artistique. En quelque sorte en tenant, par dessus les siècles, la main de l’homme qui dessinait avec ses doigts et de la terre dans une grotte. Et unis par le geste,continuer à tenir la flamme de l’histoire de la peinture, comme une tradition spirituelle.

J’essaie par mes peintures digitales, par les moyens de cette hyper modernité, d’ouvrir des mondes. Des mondes inventés, posés à côté du monde réel. Des mondes dont la plasticité, l’inventivité formelle, les sujets, s’appuient sur une tradition et se référent à l’histoire ancestrale de l’image, à ses mythes, à sa picturalité et, surtout, à sa force subversive.