1978-2005
27 ans au cours desquels j’ai apprécié le charme de Toulouse, la ville rose pour la couleur de la brique de terre cuite peut- être héritée des romains ou bien la cité des violettes pour la culture de cette fleur développée au XIXe siècle.
Cité gallo-romaines, capitale du royaume des Wisigoths, ville des comtes de Toulouse et d’une multitude de personnages célèbres elle est devenue une capitale mondiale de l’aéronautique.

Jusqu’à la fin des années 90 la ville a gardé son air provincial, sa vie de quartiers aux noms évocateurs: Les minimes, Croix-daurade, Matabiau, Jolimont, les trois cocus etc.
Nous passions notre temps à visiter les grands monuments de la ville. La basilique Saint Sernin avec son clocher octogonal emblématique du paysage toulousain, la plus grande église romane d’Europe construite pour abriter les reliques de Saint Saturnin sous une immense nef de 115 m de long et d’une voute en plein cintre d’une hauter de 21m.
Le couvent des Jacobins et son superbe cloitre l’un des édifices les plus originaux de la ville. Maison-mère de l’Ordre des Dominicains, fondé pour lutter contre le catharisme ,à l’ architecture ample et lumineuse. A l’intérieur le célèbre « palmier » des Jacobins et ses 22 nervures soutiennent le chœur de l’église et abrite les reliques de Saint-Thomas d’Aquin.
la liste est longue: le capitole, l’hotel d’Assezat, le musée des Augustins, la cathédrale Saint Etienne et bien sur le canal du midi de Pierre-Paul Riquet.
On allait voir et écouter Michel Plasson diriger l’orchestre national du capitole de Toulouse à la halle aux grains et les plus grands opéras au Capitole.
Nous nous rendions au Château d’Eau le lieu d’expositions de photographies ouvert en 1974 sous l’impulsion de Jean Dieuzaide, première galerie permanente de photographie en France, installée dans un ancien château d’eau (1824) au bord de la Garonne qui alimentait en eau les fontaines de Toulouse.

Mais ne croyez pas que nous passions notre temps en visites culturelles!
Nous déambulions dans les rues chaudes de Toulouse entre Jean Jaurès et rue Bayard pour  acheter les produits chinois ou vietnamiens chez Itaing , king fat ou chonko entre sex shop Eros, love (classiques) ou Autan X (pour le coup typiquement toulousain! L’autan étant le vent qui souffle du sud est à Toulouse). Nous passions pour le plaisir du cosmopolitisme par Arnaud-Bernard, quartier à l’ancienne vocation d’accueil, travailleurs italiens puis réfugiés espagnols républicains s’installent à Arnaud-Bernard dans les années 30, suivis par les Maghrébins dès la fin des années 60. Dans les années 1980 sont arrivés les « clandos », immigrés clandestins majoritairement marocains. On y trouve nombre de commerces ethniques comme des bazars, boucheries halals, boutiques de pâtisseries et de tissus. Restaurants, bars et boites de nuit font également l’attractivité de ce quartier réputé pour sa nuit.
Le dimanche, le quartier accueille le marché aux puces qui s’étend jusqu’à la basilique Saint Sernin. On pouvait aussi y rencontrer les Fabulous Trobadors , Claude Sicre et Jean-Marc Enjalbert. Pour vous donner une idée de l’état d’esprit des Fabulous Trobadors voici un extrait d’une entrevue accordée à Mondomix
« Depuis 1975, nous menons à Arnaud-Bernard une expérience de contre-pouvoir civique (le comité de quartier) et de contre-pouvoir culturel. Ce qui nous semble la priorité en France : l’organisation de contre-pouvoirs, pour approfondir la vie démocratique. Loin des utopies politiques. En 1981, François Mitterrand et Jack Lang ont dit qu’ils voulaient « changer la vie ». Typiquement français : tout passe par l’État et le politique. Nous prenons en main nos affaires et nous changeons la vie nous-mêmes. »

Nous aimions le marché du cristal sur les boulevards, le marché Victor Hugo , le marché des Carmes, boire un verre quai St Pierre et admirer la coupole de La Grave.
Au cours de cette période, toute la ville vibrait aux exploits du Stade toulousain qui gagna 9 titres de champion de France de rugby entre 1978 et 2001.
Le rugby passion toulousaine en rouge et noir décrite dans le polar de Pascal Dessaint  » du bruit sous le silence » .
Il n’était pas rare de croiser dans les rues de la ville des musiciens comme Jean-Pierre Mader, Pauline Ester, le groupe Gold, Zebda, les joueurs du Stade toulousain, qui pouvaient flâner en toute tranquillité sans être dérangés.
Une ville où il faisait bon vivre.
Au cours de toutes ces années j’ai toujours été accompagné par le chanteur emblématique de la ville: Claude Nougaro.
On pouvait le voir se promener quai de Tounis, le long de Garonne .Il aimait dîner au Four, un restaurant près de La Bascule qui n’existe plus aujourd’hui.
C’est aussi dans la Garonne, depuis le Pont Saint-Michel, qu’une partie de ses cendres a été dispersée.
Il a désormais ça statue en plein centre ville , place Charles de Gaulle derrière la place du capitole et son portrait sous les arcades de la place du capitole où son ami Raymond Moretti a peint les figures toulousaines. Un caisson lui est consacré entre le rugby et le spatial.
Si le « petit taureau » est toujours présent dans mon esprit et dans l’esprit des toulousains c’est en partie pour avoir écrit la plus belle chanson dédiée à sa ville natale: ô Toulouse.
J’ai choisi de vous faire écouter une version de juillet 1998 en public, à Toulouse sur les bords de Garonne.

Elle a largement influencé mes nouvelles œuvres consacrées à Toulouse.
Je vous invite à repérer dans le texte de la chanson les vers qui ont inspiré mes images.

Je ne peux terminer sans vous conseiller de lire le texte d’un toulousain, Magyd Cherfi un des membre de Zebda. Vous le trouverez sous le titre de « carnage » grâce au lien suivant.
http://magydcherfi.com/

 


 

Toulouse Basilique Saint Sernin

Toulouse Basilique Saint Sernin

Toulouse

Toulouse

Toulouse

Toulouse

Toulouse

Toulouse

Toulouse

Toulouse

 

Roland Ezquerra

Roland Ezquerra

Artiste

Je suis né en 1958 à Tarbes, et aussi loin que je me souvienne j’ai toujours été attiré par les disciplines artistiques.

La première à m’avoir marquée fut la musique qu’écoutaient mes parents ou ma grande sœur, Edith Piaf côtoyait Elvis Presley, les Beatles suivaient Ferrat et Louis Armstrong succédait à Brel.

J’eus la chance très tôt de découvrir la littérature grâce à une librairie du quartier Sainte Anne qui faisait office de bibliothèque de prêt où les membres de ma famille s’approvisionnaient en lecture régulièrement. J’étais aussi très intéressé par le dessin que j’aimais pratiquer.
En savoir plus…